SCÈNE III. Honorius, Stilicon, Eucherius, Mutian, Marcellin, suite.
MUTIAN.
Ah, Seigneur ! savez-vous le malheur arrivé ?
Zénon...
HONORIUS.
Et bien, Zénon ?
STILICON.
Voudrait-il entreprendre ?
Parlez.
MUTIAN.
Dans le jardin je songeais à me rendre,
Quand vous ayant quitté je me trouve surpris
D'ouïr nommer Zénon, et pousser de longs cris.
Je quitte l'escalier, et ce grand bruit m'engage
À détourner mes pas vers cet obscur passage,
Dont le sentier étroit éclairé d'un faux jour,
Jusqu'en ce cabinet offre un secret détour.
Là tout saisi d'horreur d'une triste rencontre,
Je cherche à démentir ce que mon oeil me montre.
De trois coups de poignard qui lui percent le flanc,
L'infortuné Zénon tout baigné dans son sang...
HONORIUS.
Zénon est mort ? Ha ciel !
EUCHERIUS.
Quoi, Zénon...
STILICON.
Ô disgrâce !
Mais enfin ?
MUTIAN.
Je m'approche, et chacun me fait place.
En lui prenant la main je me la sens presser,
Un reste de vigueur semble se ramasser,
Je l'entends qui soupire.
STILICON.
Ô succès favorable !
Il a parlé sans doute, et nommé le coupable ?
MUTIAN.
Il l'a voulu du moins, mais l'effort qu'il y fait
Hâte sa destinée, et trompe mon souhait ;
Il expire.
STILICON.
Et du crime on n'a rien pu connaître ?
MUTIAN.
Beaucoup l'environnaient lors qu'on m'a vu paraître,
Je m'en informe à tous, mais tous le croyant mort,
Sans en avoir rien su, plaignaient son triste sort.
HONORIUS.
Le mien est plus à plaindre, et dans cette disgrâce
Les funestes soupçons où mon coeur s'embarrasse
Avec tant d'horreur en confondent l'espoir,
Qu'il n'ose examiner ce qu'il craint de savoir.
Eucherius a su l'avis que l'on me donne.
Zénon qu'il va trouver ne lui nomme personne,
Il ne l'arrête point, et lors qu'il est mandé,
Ce malheureux Zénon se trouve poignardé !
Hélas ! Comme à le voir c'est toi seul que j'emploie,
Lui mort, Eucherius, que faut-il que je croie ?
As-tu juré ma perte, et son sang répandu
Te rend-il ton secret quand le mien est perdu ?
EUCHERIUS.
Me soupçonner, Seigneur, moi ?
HONORIUS.
Que puis-je donc faire ?
Si je veux t'excuser, je condamne ton père,
Et le fatal soupçon qui m'accable aujourd'hui
Ne s'éloigne de toi que pour tomber sur lui.
Du crime dont Zénon m'a donné connaissance
Seuls vous avez reçu tous deux la confidence,
Et mon malheur est tel, que mon sort le plus doux
Est d'avoir quelque lieu de douter entre vous.
Doutons, puisque par là du moins en apparence
Le criminel encore garde quelque innocence.
Dures extrémités où je me vois réduit !
Ce que je dois à l'un est par l'autre détruit.
Tous deux contre un ingrat m'ont fait voir même zèle,
Mais si dans mon malheur l'un me reste fidèle,
Mon coeur est sur ce choix contraint de balancer ;
Il a peur de punir s'il veut récompenser,
Et n'ose à l'innocent se rendre favorable,
De crainte en le cherchant de trouver le coupable.
Qui que tu puisses être, ô coupable trop cher,
Qui confondant ton crime as l'art de te cacher,
Dût l'erreur où je suis me devenir funeste,
Laisse-m'en la douceur, c'est tout ce qui me reste.
Cette incertaine mort dont je suis menacé
Me plaît mieux que la tienne où je serais forcé,
Et je n'ai point à craindre un destin plus contraire
Qu'être réduit à perdre une teste si chère ;
De tous ses coups pour moi c'est là le plus affreux.
Pour couvrir le coupable offre-m'en toujours deux,
Empêche l'innocent de se faire connaître,
Et parais-le du moins puisque tu ne peux l'être.
STILICON.
Ah, Seigneur ! Dans l'horreur dont je me sens frappé
Pardonnez si mon trouble est si tard dissipé,
Et si tant de bontés m'arrachent avec peine
Le déplorable aveu qui m'acquiert votre haine.
Je le nierais en vain, le crime est avéré,
Eucherius ou moi nous avons conspiré,
Le malheur de Zénon en convainc l'un ou l'autre,
Et quand son sang versé marque la soif du vôtre,
Un scrupule douteux retient trop votre bras.
Si le coupable l'est, le crime ne l'est pas.
Il faut punir, Seigneur, et sans incertitude
Votre courroux m'en doit la peine la plus rude,
Puis qu'armant contre moi sa plus fière rigueur,
Vous êtes sûr d'en perdre, ou la cause, ou l'auteur.
D'une ou d'autre façon ma mort est nécessaire,
Je suis par moi coupable, ou le suis comme père,
Qui détournant de moi l'attentat entrepris,
Ne puis être innocent des crimes de mon fils.
C'est moi qui dans son coeur lui donnant la naissance,
En dois avoir jeté l'effroyable semence,
Enraciné l'instinct, et coulé dans son sang
L'abominable ardeur de vous percer le flanc.
Comme avec la vie il l'a de moi reçue,
De ce sang malheureux la source est corrompue,
Et si rien jusqu'ici n'en semble être connu,
C'est que de mes forfaits le temps n'est pas venu.
Que ma mort au plutôt, Seigneur, vous en délivre ;
Ils pourraient éclater si vous me laissiez vivre,
Et cédant au destin qui nous entraîne tous,
Ma main peut-être, hélas ! Attenterait sur vous.
Ainsi puisque ce sang me rend de tout capable,
Vous pouvez sans erreur me traiter en coupable.
Prononcez, et par là daignez me dérober
Au péril des forfaits où je pourrais tomber.
HONORIUS.
Qu'en vain en t'accusant ta tendresse de père
Cherche à croître une erreur qui me serait trop chère,
Si dans ce qu'à mes yeux ta vertu vient offrir,
Cent preuves de ta foi me la pouvaient souffrir !
Qui s'est dans mon jeune âge empêché d'entreprendre,
Ne me peut envier ce qu'il a su me rendre,
Et plus à ces clartés je tâche à résister,
Moins leur cruel éclat me permet de douter.
Je vois... te le dirai-je, et ma juste colère...
STILICON.
Oui, Seigneur, accablez un misérable père,
Sur ce coeur affligé portez les derniers coups,
Tout ce que vous voyez je le vois comme vous.
Hélas ! Où m'emportait une indigne tendresse !
J'ai mérité l'arrêt dont ma douleur vous presse ;
Mais cette triste mort dont j'attends le secours,
Sans une autre victime assure mal vos jours.
En vain sur moi d'abord la nature incertaine
De l'attentat d'un fils voulait jeter la peine,
Et me persuader, pour lui servir d'appui,
Qu'il s'expierait assez si je mourais pour lui.
Je dois mourir sans doute, et d'un forfait si lâche
Il faut que tout mon sang efface enfin la tache ;
Mais ce fils trop perfide, et toutefois trop cher,
À sa peine par là ne se peut arracher.
Qu'il périsse l'ingrat, dont la rage secrète
Par votre seule mort se peut voir satisfaite.
Voila, voila, Seigneur, où l'amour l'a réduit,
De ses voeux sans un trône il attend peu de fruit.
La princesse obstinée à dédaigner sa flamme
N'abaisse qu'à ce prix la fierté de son âme,
Et le lâche, aux transports d'un criminel espoir,
A laissé contre vous séduire son devoir.
EUCHERIUS.
Et mon père lui-même aide au sort qui m'accable ?
HONORIUS.
Pour te faire innocent nomme donc un coupable,
Mes soupçons dessus toi s'attachent à regret ;
Mais qui peut de Zénon avoir su le secret ?
EUCHERIUS.
Tantôt en lui parlant, Seigneur, de l'entreprise,
J'ai vu sur son visage une étrange surprise,
Et comme cent témoins la pouvaient observer,
Quelqu'un en le perdant aura crû se sauver.
Souvent à prévenir la défiance engage.
HONORIUS.
Ah, si de ta fureur sa mort n'était l'ouvrage,
C'est vers ce rendez-vous l'un à l'autre donné
Qu'une barbare main l'aurait assassiné.
Dans le bois du jardin loin de t'aller attendre,
Ici seul en secret il cherchait à se rendre.
Se défiant des lieux où tu veux l'attirer,
Sa foi pour m'avertir n'a plus à différer,
Et lors que pour me voir à tout il se hasarde,
Dans un obscur passage un traître le poignarde.
EUCHERIUS.
Prenant un rendez-vous il a su m'abuser ;
Mais de sa mort par là me doit-on accuser ?
HONORIUS.
Fais croire, si tu peux, ces preuves trop grossières,
Pour voir ton crime, hélas ! J'ai bien d'autres lumières.
Zénon à me parler voit le péril trop grand,
Il hasarde un billet qu'en secret on me rend ;
L'impératrice en vain de se taire est capable,
De peur qu'elle ne l'ouvre il cache le coupable,
Et ne l'aurait pas tu, s'il n'eût craint qu'en effet
La soeur n'aidât du frère à couvrir le forfait.
D'ailleurs, lors que j'élève un si rare service,
Tu me le fais soudain soupçonner d'artifice.
Si j'accuse un ingrat qui viole sa foi,
Tu prévois qu'il s'apprête à parler contre toi.
Tant de précaution marque une indigne ruse.
Qui se trouve innocent ne craint point qu'on l'accuse,
Et ce qui te convainc, tu te vois dédaigner
Si tu ne mets ma soeur en état de régner ;
Mes jours sacrifiez flattent ton espérance,
Sans haïr ta personne elle hait ta naissance,
Et ma mort t'assurant le pouvoir souverain,
Il faut percer mon coeur pour mériter sa main.
Tu t'y résous enfin, et l'ardeur qui t'entraîne...
STILICON.
Ô crime, dont l'horreur ne se conçoit qu'à peine !
M'en as-tu vu capable, et honteux d'obéir,
As-tu reçu de moi l'exemple de trahir ?
Quand le lâche Rufin arma contre son maître,
M'éprouva-t-on trop lent à prévenir ce traître,
Et d'un peuple depuis enclin aux remuements,
Quel autre a mieux que moi calmé les mouvements ?
Que dans le plus beau sort souvent la chute est prompte !
J'ai vécu glorieux pour mourir dans la honte,
Et voir le ciel lassé de me servir d'appui,
Confondre ma vertu dans le crime d'autrui.
HONORIUS.
Va, tu le crains en vain ; mais toi, pour ta défense,
Ingrat, dédaignes-tu de rompre le silence ?
EUCHERIUS.
Que vous dirais-je, hélas ! Qui put me secourir ?
Je suis né malheureux, et je cherche à mourir.
STILICON.
Quoi, ton malheur, perfide, est toute ton excuse ?
EUCHERIUS.
Un père me condamne, et mon maître m'accuse,
À leurs justes soupçons que pourrais-je opposer ?
Je vois que l'apparence aide à les abuser,
Et que ce coeur surpris d'un crime abominable,
Ne peut être innocent s'ils l'estiment coupable.
HONORIUS.
Donc ta rage te plaît, et pour mieux en jouir
Par ces déguisements tu me crois éblouir ?
Non, non, contre un soupçon si fort, si légitime,
Ne te défendre point, c'est redoubler ton crime.
Dis qu'en te séduisant, l'amour t'y sut forcer,
Et par ton repentir tâche de l'effacer.
EUCHERIUS.
Pour effacer celui dont votre erreur m'accuse,
Il faut du sang, Seigneur, et non pas une excuse,
Et tout le mien suffit à peine à l'expier,
Si le destin s'obstine à me calomnier.
Il a juré ma perte, et de sa violence
Je ne puis appeler qu'à ma seule innocence.
Qui fuit plus que la mort de telles trahisons,
Jamais à s'en purger ne trouve de raisons ;
Surpris d'être accusé, dans l'abus qui l'opprime,
Par son silence seul il repousse le crime,
Et stupide et muet en des soupçons si bas,
Prouve son innocence à ne la prouver pas.
HONORIUS.
Et bien, ingrat, et bien, sois ferme à ne rien dire.
Voudras-tu point encore nier que l'on conspire,
Qu'un traître ose attenter ?
EUCHERIUS.
On le nierait en vain,
Zénon assassiné rend le crime certain ;
Mais à quelques soupçons qu'il expose mon zèle,
J'ignore le coupable, et je vous suis fidèle.
STILICON.
Quoi, lâche, sur ton coeur le remords ne peut rien ?
HONORIUS.
Dérobe-le toujours aux tendresses du mien ;
Voici par qui sans toi nous pourrons tout apprendre.
EUCHERIUS.
Quoi, vous croyez, Seigneur...
HONORIUS.
Je ne puis plus t'entendre,
Qu'on le tienne en lieu sûr, Marcellin.
EUCHERIUS.
Mon souci
N'est pas...
HONORIUS.
Suivez votre ordre, et l'éloignez d'ici.
SCÈNE IV. Honorius, Thermantie, Placidie, Stilicon, Mutian, Lucile.
HONORIUS à Thermantie.
Ah, madame !
THERMANTIE.
Ah, Seigneur ! Que vient-on de me dire ?
HONORIUS.
Ce qui m'arrache l'âme, Eucherius conspire,
Et l'ingrat, qu'au remords en vain j'ai crû forcer,
Aime son crime assez pour ne rien confesser ;
Mais ma soeur nous en peut éclaircir l'entreprise.
PLACIDIE.
Lui, conspirer, Seigneur ?
HONORIUS.
En êtes-vous surprise,
Et vous étonnez-vous que pour vous mériter
Au trône de son maître il aspire à monter ?
La loi qu'à son amour votre orgueil en impose
Soutient avec éclat le sang de Théodose,
Et ces dignes complots dont je préviens les coups,
Remplissent la fierté qu'il exige de vous.
PLACIDIE.
Si j'ai tout le pouvoir qu'en moi vous semblez craindre,
Cette fierté, Seigneur, m'autorise à me plaindre,
Et prendre pour affront l'indigne emportement
Qui dans un criminel veut trouver mon amant.
L'amour qu'à ses pareils une princesse imprime,
Rend le coeur qu'il occupe incapable de crime,
Et pour Eucherius ce droit est si puissant,
Que s'il m'aime en effet, il doit être innocent ;
Ma vertu fait sa règle en tout ce qu'il peut faire.
D'un peu d'orgueil peut-être elle a le caractère,
L'éclat d'un sang illustre est son plus cher appas,
Mais un si noble orgueil n'inspire rien de bas.
S'il tient l'ardeur du trône et douce et légitime,
Il sait la dédaigner dès qu'il en coûte un crime,
Et c'est d'Eucherius connaître mal la foi,
Que vouloir présumer qu'il conspire pour moi.
Qu'on me réponde en lui d'une amour véritable,
Je répondrai qu'à tort vous le croyez coupable,
Et qu'il me connaît trop pour s'être enfin flatté
De surprendre mon coeur par une lâcheté.
HONORIUS.
Jusqu'où l'orgueil du sang contre moi vous abuse !
La cause de son crime en doit être l'excuse,
Et quand à conspirer pour vous il se résout,
D'un si lâche forfait votre vertu l'absout ?
Qui le sait votre amant l'en doit croire incapable ?
THERMANTIE.
Mais sur quoi s'assurer, Seigneur, qu'il soit coupable ?
HONORIUS.
Sur cent preuves, hélas ! Qu'il n'a pu démentir.
Si Zénon en secret tâche de m'avertir,
S'il n'ose me parler de peur qu'on le soupçonne,
S'il vous donne un billet sans y nommer personne,
C'est qu'en m'avertissant, s'il fait rien éclater,
Il trouve Eucherius par tout à redouter.
Il vous craint comme soeur s'il s'ouvre sans réserve,
S'il me parle au palais, Eucherius m'observe ;
Enfin par son amour sa vertu se détruit,
Il aime, il cherche à plaire, et c'en est là le fruit.
PLACIDIE.
Et bien, jusques au bout poussez votre injustice,
D'un forfait odieux déclarez-moi complice,
Prenez l'occasion de venger sur mon sang
Le refus d'un hymen qui trahissait mon rang.
Quand j'aurai par ma mort saoulé votre vengeance,
D'Eucherius alors vous croirez l'innocence,
Et ferez vanité de ne plus déguiser,
Que pour me perdre seule, on voulut l'accuser.
STILICON.
Ah, madame ! Quittez une erreur volontaire.
N'excusez point un fils que désavoue un père ;
Le sang en sa faveur aurait séduit ma voix,
Mais contre mon devoir la nature est sans droits.
Vous voyez son forfait dans l'ardeur qui l'anime,
En vous osant aimer, il fit un premier crime,
Et son respect pour vous par son feu violé,
N'a pu dans un plus grand voir son coeur ébranlé.
Hors l'objet qui le charme il n'a rien à connaître,
Pour gagner sa maîtresse il veut perdre son maître,
Et tient son attentat facile à pardonner,
Si vous demandant grâce il peut vous couronner.
THERMANTIE.
Mais cependant, Seigneur, d'une lâche entreprise
On ne peut trop pour vous redouter la surprise,
Il faut pourvoir sur l'heure à votre sûreté.
PLACIDIE.
Oui, madame, et punir qui l'aura mérité.
Attendant que du crime on ait quelque lumière,
Dans mon appartement je me fais prisonnière ;
Preste à répondre à tout, on m'y peut observer.
Elle sort.
STILICON.
Ô sort, dont le caprice osa trop m'élever !
HONORIUS.
Va, si de sa fureur quelque chose est à craindre,
Songe à m'en préserver, et non pas à te plaindre.
Donne ordre...
STILICON.
Moi, Seigneur ? Prendre quelque pouvoir
Quand je deviens suspect du crime le plus noir ?
Non, non, pour me cacher l'opprobre de ma race,
Je demande la mort par justice ou par grâce,
Et que vous m'épargniez la honte où je me vois
D'avoir fait naître un fils si peu digne de moi.
Voudrait-on qu'en lui seul sa lâcheté punie
M'en laissât après lui traîner l'ignominie ?
L'horreur m'en fait trembler, et voulant le trépas,
Vous me puniriez trop de ne me punir pas.
HONORIUS.
Ô devoir toujours ferme, et vertu trop sévère !
Madame, prenez soin de consoler un père,
C'est perdre trop de temps au péril où je suis.
THERMANTIE.
Hélas ! Que peut une âme où règnent tant d'ennuis ?
MUTIAN, bas à Stilicon.
Seigneur, contre ce fils témoigner tant de haine ?
STILICON.
Je sais ce que je fais, ne t'en mets point en peine,
Et demain tiens-toi sûr de voir selon tes voeux,
Eucherius au trône, et Stilicon heureux.